Une opulence sauvage dans le Jardin Extraordinaire de Nantes (Loire-Atlantique)
Incontournable visite pour tou(te)s passionné(e)s de jardins arrivant à Nantes, vous serez certainement comme moi impressionné(e)s par les subtilités de ce jeune jardin. Ici opère un savant mélange entre, d'une part, des plantes locales pionnières (communes dans la recolonisation des carrières) et, d'autre part, des plantes exotiques horticoles installées à la faveur du micro-climat créé par la gigantesque cascade qui anime les lieux (et couvre le folie sonore de la ville si proche).
L'histoire des lieux et sa rénovation
La carrière Misery, en plein centre-ville de Nantes, a été exploitée entre le 15ème siècle et le début du 20ème siècle pour fournir notamment les pavés granitiques qui ont constitué les rues nantaises.
De 1900 à 1985, le lieu a accueilli les brasseries de la Meuse et leurs bonnes odeurs de houblon. Détruites par étapes entre 1987 et 1995, les fondations des anciennes brasseries ont vu s’installer progressivement une friche thermophile. Différents projets de construction d’immeubles, d’hôtels ont été envisagés… même le passage d’un boulevard mais aucun n’a abouti.
Jusqu'au gigantesque projet de réhabilitation initié par la ville de Nantes... : accueillir un jardin gigantesque et un arbre aux Hérons (dans la continuité du Grand Eléphant et des machineries développées sur l'île de Nantes).
Conçu par l'agence paysagiste Phytolab et inauguré en septembre 2019, le Jardin Extraordinaire transforme la partie ouest de l'ancienne carrière Miséry, à Nantes (quartier Chantenay). Une collection de plus de 25 000 végétaux y prend place (avec quelques 200 variétés différentes), parmi lesquelles une impressionnante collection de plantes méditerranéennes et tropicales dont l'installation est rendue possible par une température supérieure en moyenne de 4° aux températures enregistrées dans la ville. En effet, l'exposition plein sud du site et la protection contre les vents constituée par la paroi granitique de l'ancien front de carrière créent un micro-climat tout à fait favorable à ces végétaux.
Les différentes ambiances végétales
Conçu par le paysagiste Loïc Maréchal de l'agence nantaise de paysagiste Phytolab, le Jardin Extraordinaire reprend une thématique chère à Nantes en puisant dans l'imaginaire des œuvres de Jules Verne. L'inspiration a germé à partir des récits où la plante est démesurée, exotique, luxuriante : "Les visiteurs expérimenteront le hors norme. On les fera rêver en cassant les proportions. Ce sera l'anti-jardin japonais où tout est miniaturisé", promettait Romaric Perrocheau, du Seve, en amont du début des travaux.
Et effectivement, les promeneurs se retrouvent tantôt dans la position d'une "petite fourmi" déambulant dans le dédale de buddleias qui le surplombe... tantôt dans le rôle d'un géant qui survole les jardins depuis les nombreux belvédères positionnés sur les hauteurs de la roche.
Petite visite en images du Jardin
A travers les vestiges des façades des anciennes brasseries de la Meuse, pointent les feuillages et inflorescences des buddléias du Jardin (photographie : C. Guette-Marsac)
La grande cascade et le front granitique de l'ancienne carrière, investis par une végétation luxuriante (photographie : C. Guette-Marsac)
Fougères arborescences, diverses variétés de fougères vivaces, Muehlenbeckia, Viburnum davidii, etc. (photographie : C. Guette-Marsac)
Un important travail mené sur l'agencement des feuillages aux formes et couleurs variées (photographie : C. Guette-Marsac)
Les végétaux pionniers comme les Buddléias, les graminées investissent naturellement les lieux, sans les envahir (photographie : C. Guette-Marsac)
Quelques végétaux surprenants comme cette amicie à fleurs jaunes (pourpres à l'éclosion, virant au jaune à maturité) (photographie : C. Guette-Marsac)
L'expérience est également olfactive, notamment avec la présence répétée des clèthres à feuille d'aulne (photographie : C. Guette-Marsac)
Une végétalisation plus classique des berges mais toujours très efficace (photographie : C. Guette-Marsac)
Des points de vue choisis avec les bâtiments environnants (photographie : C. Guette-Marsac)
Des ambiances de plaines où la strate arborée est peu développée et où les vivaces sont plantées en grandes langues : coulées d'hémérocalles, de panicums, de miscanthus, d'eupatoires, etc. (photographie : C. Guette-Marsac)
Les promeneurs deviennent "petite fourmi" dans le dédale de buddléias (photographie : C. Guette-Marsac)
Pour en savoir plus...
Comment, quand visiter le jardin ?
Phytolab, l'agence de paysagistes concepteurs à l'origine du projet de jardin
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